Finance islamique en France : Fantasmes et idées reçues

Top 10 des Fantasmes et idées reçues sur la Finance islamique

 

Les clichés et les amalgames sur l’islam non jamais été aussi présents qu’aujourd’hui. Cela touche également la finance islamique. Voici un florilège d’idées reçues et d’amalgames au sujet de la finance islamique que nous avons pu détecter en commentaires de nombreux articles traitant de la finance islamique. Nous allons reprendre chacun de ces commentaires et lever le voile sur la finance islamique en France pour une meilleure compréhension de ce sujet.

 

Partagez cette page pour tordre le cou aux idées reçues et aux amalgames sur le sujet de la finance islamique et ainsi aider à une meilleure compréhension

La finance islamique servirait au financement du terrorisme ?

« Pourquoi ces banques ne sont-elles pas purement et simplement fermées, puisqu’elles peuvent servir à financer le terrorisme de l’état islamique???? »

Commentaire sur Le Figaro

 

Ce commentaire nous apprend que la finance islamique servirait au financement du terrorisme. Cette idée est à des années lumières des valeurs éthiques prônés par la Finance islamique et encore moins plus par l’Islam en général.
La finance islamique en France est régit par le droit Français et contrôlé comme n’importe quel autre établissement par certaines organisations institutionnelles agissant en tant que gendarme. Les établissements sont assujettis à la lutte contre le blanchiment, l’évasion fiscale, ainsi qu’à la lutte contre le financement du terrorisme. De plus la finance islamique en france est réalisée par des entreprises commerciales privées, elles sont indépendantes de quelconque Etat ou pays! Ne mélangeons pas tout ! Enfin, le financement de d’armes fait partie des principaux interdits en finance islamique de la même manière que Riba (les intérêts).

 

La finance islamique serait ouverte uniquement aux musulmans ?

« en tant que chrétien puis je venir dans cette banque ????? »

Commentaire sur Le Figaro

 

Ce cliché tenace voudrait que l’on ne puisse pas profiter des avantages de la finance islamique si nous n’en partageons pas les Valeurs. Faux ! La finance islamique est ouverte à tous sans conditions d’appartenance religieuse. Si vous partagez les valeurs de la finance islamique cela ne fait pas de vous un musulman mais simplement une personne dont les valeurs éthiques et morales prédominent sur la recherche de profit aveugle. Donc oui, n’importe qui peut accéder à la finance islamique qu’il soit juif, chrétien, ou athée… Au Royaume-Uni d’ailleurs il est estimé que plus de 10% des clients de banques islamiques ne serait pas musulmans!

 

 

La finance islamique, le début de l’islamisation de la France ?

 » On nous rabache sans cesse les oreilles avec l’intégration mais ils veulent pas s’intégrer , ils veulent rester qu’entre eux !! mosquée interdite aux non musulmans , les fêtes religieuses catholiques qu’ils veulent que l’on nous retire car ça les gène , la viande de porc qu’ils veulent enlever des cantines et des restau des usines , apprendre l’histoire de l’islam et maintenant ça … on doit tous devenir musulman en france pour leur plaire ? « 

Commentaire sur Le Figaro

 

Cette idée totalement saugrenue voudrait que le développement de la finance islamique cache en réalité une volonté d’islamisation de la France. Avec la finance islamique il serait imposé l’Islam à tous ! Totalement Faux ! La finance islamique offre une alternative à la finance traditionnelle qui a perdu toute valeur morale et éthique, comme nous avons pu le constater avec les dernières crises financières… La finance islamique n’a pas pour vocation de remplacer la finance traditionnelle mais simplement de vous offrir une alternative éthique ! Un autre moyen de consommer sa finance comme le Bio est devenu un autre moyen de se nourrir, ou le commerce équitable un autre moyen de consommer.

 

 

La Finance Islamique en France serait propulsé par les pays du Golfe ?

« Comme cela le katar pourra mieux blanchir distribue son pognon dans les mosquée et les banlieue , et financer les terroistes « 

Commentaire sur Le Figaro

 

Il est vrai que la finance islamique en France a été développée par certains politiques dans le but d’attirer des investissements étrangers et plus précisément du moyen orient ! Mais justement ce ne sont pas les pays du golfe qui tirent les ficelles pour que la finance islamique se développe en France. Bien au contraire le rapport de force est inversé et tous les pays européens ont cherchés à développer la finance islamique pour attirer les investissements de ces pays. Le Royaume Uni, le Luxembourg et la France font partie des pays qui souhaitent attirer ces investissements. Ils ont donc assouplis leur fiscalité ou simplifier leurs lois pour faciliter cela. Enfin, concernant l’allusion dans le commentaire au financement des mosquées, des banlieues et du terrorisme par le Qatar cela reste à prouver. Les mosquées françaises peinent à trouver des financements, les jeunes de banlieues peinent à trouver du travail et pour la question du rapport au terrorisme il faut se conférer à l’idée recue n°1 !

 

 

La finance islamique va détruire l’économie française ?

« C’est un coup dur pour l’économie bancaire française! »

Commentaire sur Le Figaro

 

Bien au contraire avec le développement de la finance islamique en france, nous devrions assister à de nombreuses créations d’emplois. Avec ce nouveau mode de financement, il faut des personnes pour créer les produits issus de cette finance, des formateurs, des conseillers, des contrôleurs. Sans parler du pouvoir d’achat que cela pourrait offrir aux personnes souhaitant investir dans l’immobilier, créer une entreprise, acheter une voiture mais qui ne le fait pas actuellement du fait de Riba (les intérêts) qui est prohibé en Islam.
Cela devrait bien au contraire relancer l’économie française dans un certain nombre de secteurs! Cela est très simple à imaginer, prenons l’exemple d’une personne qui grâce à la finance islamique achète une maison. Son acte profitera certainement à une agence immobilière, puis à un notaire, puis à l’Etat pour le paiement des taxes, à des artisans si cette personne fait des travaux, à une société qui vend des matériaux, à l’agence de finance islamique qui aura réalisé l’opération. Multiplier ceci par 100 nouveaux propriétaires, 1000, 10.000, 100.000! Cela ne peut que profiter à l’économie locale et à la France !

Enfin sachez que parmi les établissements les plus actifs en Finance islamique dans le monde on trouve également des établissements français tels que le Crédit Agricole ou la Société Générale, donc « l’économie bancaire française » est à l’abri…

http://www.ca-cib.fr/nos-offres/la-finance-islamique.htm

 

 

La charia s’applique en cas de litige commercial ?

« des placements charia-compatibles, en cas de conflit entre la banque et un client, ce sera les règles de la charia qui seront aussi applicables? « 

Commentaire sur Le Parisien

 

La finance islamique en France s’insère dans le cadre législatif français. Ainsi aucune disposition hors la loi ne peut y être appliquée. La finance islamique répond parfaitement à cela, ces principes étant déjà en adéquation avec le cadre législatif français et va même certaine fois plus loin dans la protection du consommateur (exemple des indemnités de retards qui sont interdit dans la finance islamique). Vous ne risquez donc pas d’être lapidé si vous ne tenez pas vos engagements de remboursements. La charia ce n’est pas lapider les gens, la charia c’est l’ensemble des règles et des lois islamiques, un peu comme le code civil mais en bien plus évolué ! Un produit charia compatible veut dire qu’il respecte les principes de l’islam.

 

 

La finance islamique sert au financement des mosquées françaises?

« Bonjour, Certainement pas contrôlé par la Banque de France .
Mais par l’Arabie , uniquement pour financé la construction des futurs mosquées française !!!!!! »

Commentaire sur Valeurs Actuelles

 

Tout organisme proposant des prêts ou des placements financiers est soumis à des contrôles stricts de la part de l’Etat, par le biais d’organismes de contrôles. La finance islamique ne fait pas exception à la règle et se plie de la même manière aux organismes de contrôle et de veilles prudentielles. Mais rien de mieux que de laisser l’Etat Français lui-même expliquer cela sur son propre site web : http://bofip.impots.gouv.fr/bofip/6694-PGP

 

 

La finance islamique diviserait les Communautés?

« Puisqu’il faut une diversité exprimée et visible, il serait de bon ton de faire une finance Celte ou blanche (comme neutre) devant la finance juive (FED) et maintenant la finance islamique. « 

Commentaire sur Valeurs actuelles

 

Sachez qu’au contraire elle a pour but de rassembler les personnes autour de valeurs éthiques communes, en effet les valeurs que la finance islamique défend sont pour la plupart présentes aussi dans les autres religions. Mais ne nous croyez pas sur parole jugez par vous-même.
L’un des principes fondateurs de la finance islamique est l’interdiction de l’intérêt que l’on retrouve de manière très explicite dans le Coran mais aussi dans les autres religions. Et les références sont nombreuses !

Deutéronome :
23.19
Tu n’exigeras de ton frère aucun intérêt ni pour argent, ni pour vivres, ni pour rien de ce qui se prête à intérêt.

https://www.info-bible.org/lsg/05.Deuteronome.html#23

23.20
Tu pourras tirer un intérêt de l’étranger, mais tu n’en tireras point de ton frère, afin que l’Éternel, ton Dieu, te bénisse dans tout ce que tu entreprendras au pays dont tu vas entrer en possession.

https://www.info-bible.org/lsg/05.Deuteronome.html#23

 

L’exode :

22.25
Si tu prêtes de l’argent à mon peuple, au pauvre qui est avec toi, tu ne seras point à son égard comme un créancier, tu n’exigeras de lui point d’intérêt

https://www.info-bible.org/lsg/02.Exode.html#22

 

 

Le lévitique :

25.35
Si ton frère devient pauvre, et que sa main fléchisse près de toi, tu le soutiendras; tu feras de même pour celui qui est étranger et qui demeure dans le pays, afin qu’il vive avec toi.
25.36
Tu ne tireras de lui ni intérêt ni usure, tu craindras ton Dieu, et ton frère vivra avec toi.
25.37
Tu ne lui prêteras point ton argent à intérêt, et tu ne lui prêteras point tes vivres à usure.

https://www.info-bible.org/lsg/03.Levitique.html#25

 

 

Ezechiel

18.8
qui ne prête pas à intérêt et ne tire point d’usure, qui détourne sa main de l’iniquité et juge selon la vérité entre un homme et un autre,
http://www.info-bible.org/lsg/26.Ezechiel.html#18

 

22.12
Chez toi, l’on reçoit des présents pour répandre le sang: tu exiges un intérêt et une usure, tu dépouilles ton prochain par la violence, et moi, tu m’oublies, dit le Seigneur, l’Éternel.

http://www.info-bible.org/lsg/26.Ezechiel.html#22

 

 

Coran :

Sourate 2 el bakara V275.

Ceux qui mangent [pratiquent] de l’intérêt usuraire ne se tiennent (au jour du Jugement dernier) que comme se tient celui que le toucher de Satan a bouleversé. Cela, parce qu’ils disent : « Le commerce est tout à fait comme l’intérêt » Alors qu’Allah a rendu licite le commerce, et illicite l’intérêt . Celui, donc, qui cesse dès que lui est venue une exhortation de son Seigneur, peut conserver ce qu’il a acquis auparavant; et son affaire dépend d’Allah . Mais quiconque récidive… alors les voilà, les gens du Feu ! Ils y demeureront éternellement.
https://www.coran-francais.com/coran-francais-sourate-2-0.html

 

Sourate 30 les romains V 39 :

Tout ce que vous donnerez à usure pour augmenter vos biens au dépens des biens d’autrui ne les accroît pas auprès d’Allah, mais ce que vous donnez comme Zakat, tout en cherchant la Face d’Allah (Sa satisfaction)… Ceux-là verront [leurs récompenses] multipliées.

https://www.coran-francais.com/coran-francais-sourate-30-0.html

 

 

Pour en savoir plus sur l’interdiction de l’intérêt dans les religions et dans l’Histoire:

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Intérêt_(finance)

 

 

Le crédit islamique comporte des intérêts déguisés ?

« Une belle arnaque ya pas une différence avec riba vous jouez sur les mot »

Commentaire d’une publication de 570easi

 

Ce sujet a déjà été traité de manière très détaillé par Mohamed PATEL membre de l’ACERFI sur le site Al Kanz, dont voici une partie de l’article :

 

Le fait que deux choses se ressemblent, ou que deux actions conduisent à un même résultat en apparence, n’implique en rien qu’elles soient de même nature ou, dans le cadre d’une analyse juridique islamique (fiqh), qu’elles aient le même statut. Ainsi, pour prendre un exemple concret, rien ne permet de différencier un steak provenant d’un animal abattu conformément au rite musulman d’un steak provenant d’un autre animal. Pourtant, si la consommation du premier est licite (halal) pour le musulman, celle du second ne l’est pas : le fait qu’ils aient la même apparence ou le même goût ne change rien à cette réalité.
C’est en gardant à l’esprit ce constat que l’on se doit d’aborder la comparaison entre le financement islamique et le crédit ribawi. Par « financement islamique », il faut entendre, dans cet article, le montage financier qui consiste à acheter un bien à un prix P par une banque islamique puis revendu à un prix P+M , M étant la marge réalisée par la banque lors de la revente du bien au client. Ce montage – achat puis revente avec marge bénéficiaire -, très répandu dans les banques islamiques, s’appelle la « murabaha ».
Bref retour aux sources
Le fait que la murabaha et le crédit ribawi se ressemblent et que ces deux opérations conduisent à un résultat comptable apparemment similaire ne peut, en aucune façon, justifier qu’on les assimile l’un à l’autre, qui plus est dans le domaine des transactions où la règle originelle et première est la permission. En d’autres termes, on ne peut qualifier une opération commerciale ou financière d’illicite et d’interdit qu’en se basant sur une source juridique valide dans le droit musulman (Coran, enseignement du Prophète Muhammad – sallallâhu ‘alayhi wa sallam -, consensus des savants compétents…) et non sur une analogie superficielle et dénuée de toute force probante.

Dans son acception originelle, tel qu’elle a été défini par les anciens juristes musulmans, la murabaha est un contrat de vente dans lequel le vendeur indique à l’acheteur le prix de revient de la marchandise qu’il lui propose et, par conséquent, le montant précis de sa marge bénéficiaire. C’est cette simple transaction, dont le caractère licite ne peut faire l’objet d’aucun doute, qui a été aujourd’hui aménagée pour être transformée en un mode de financement : l’individu qui désire faire l’acquisition d’un bien sans tomber dans le ribâ approche un établissement financier islamique et lui demande d’acheter le bien concerné pour le lui revendre ensuite avec une marge définie (le règlement étant effectué généralement de façon différée, suivant un échéancier convenu entre les deux parties).

Le bénéfice réalisé par la banque est ainsi le fruit d’une vente et ne peut, en aucune façon, être comparé à du ribâ… sauf à agir comme les quraïchites païens de La Mecque qui disaient : « Certes, la vente est similaire au ribâ. » Ce à quoi Dieu répondit : « Et Allah a rendu la vente licite et a interdit le ribâ. » (Sourate 2, v 275), dernier verset révélé sur ce sujet et venant une bonne fois pour toutes poser clairement l’interdiction du ribâ.

Il est d’ailleurs important de souligner que si le bien arrivait à être détruit entre l’achat et la revente, ce serait la banque (et non le client final) qui aurait à supporter la perte en tant que propriétaire …

La murabaha reste un outil de financement très répandu dans les institutions financières et banques islamiques. Si cette technique s’est autant développée, c’est parce que le montage est relativement simple à mettre en place sur les plans juridique et fiscal. Cela dit, d’autres outils un peu plus complexes ont vu le jour depuis plusieurs années grâce aux spécialistes et savants musulmans. Ils sont basés sur des principes connus comme l’ijara muntahiyah bi tamlik, proche du contrat de location avec option d’achat ou encore (musharaka mutanaqissa), forme de partenariat dégressif par le biais duquel le client et la banque achètent un bien en commun. Puis, le client rachète progressivement les parts de la banque jusqu’à l’acquisition complète du bien immobilier, et donc jusqu’à en devenir l’unique et seul propriétaire. Ce dernier est dans sa conception et dans son esprit beaucoup plus proche des principes généraux de l’éthique musulmane, et d’une certaine façon, plus rassurant pour les consommateurs et les clients non spécialistes.

https://www.al-kanz.org/2009/11/19/credit-islamique-ribawi/

 

 

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