Quels sont les principes de la finance islamique ?

Les principales prohibitions ou restrictions de la Chari’a incluent :

 

L’intérêt (riba)

L’interdiction du riba est une règle fondamentale de l’Islam. La Chari’a considère l’argent comme un simple moyen d’échange. L’argent ne peut par conséquent, à lui seul, faire l’objet d’un contrat ou être utilisé comme un moyen de réaliser un profit. Cette prescription interdit de percevoir tout intérêt en contrepartie de la mise à disposition d’une somme d’argent.
En vertu de la Chari’a, la perception et la réception d’intérêts (fixes ou variables) sont ainsi strictement prohibées et toute obligation de verser des intérêts est réputée nulle. Le riba fait partie des principes de la finance islamique les plus connu !

L’incertitude (gharar)

En droit musulman, les contrats contenant des éléments d’incertitude sont réputés nuls. Un contrat non affecté par le
gharar est un contrat dont tous les termes fondamentaux (tels que le prix, l’objet, l’identité des parties et les délais
d’exécution) sont clairement définis au jour de sa conclusion. Cette règle est rigoureusement appliquée par les scholars. Il est ainsi rare de prévoir des conditions suspensives portant sur les éléments caractéristiques du contrat dans les
documents de financement islamique. Les scholars encouragent par ailleurs fortement la satisfaction de toutes les
conditions préalables avant la signature du contrat.

La spéculation (maisir)

Les opérations qui reposent sur de la pure spéculation en vue de réaliser un profit sont illicites (haram) et donc nulles en
droit musulman. Ce principe ferme notamment aux investisseurs islamiques l’accès au marché des produits dérivés en tant que source de profit à titre principal et fait obstacle à ce que ces derniers participent à la négociation spéculative de titres de sociétés.
Il existe cependant une nette distinction entre les opérations relevant de la pure spéculation et une activité certes
spéculative au sens de non certaine mais accomplie de façon “entrepreneuriale”, qui est, elle, parfaitement licite dans la
mesure où elle est au service de la création ou de l’investissement dans une entreprise.

L’enrichissement injuste / exploitation déloyale

Les contrats aux termes desquels l’une des parties exploite de façon déloyale son cocontractant ou perçoit injustement un
gain au détriment de ce dernier sont également réputés nuls. En effet, suivant les principes dictés par la Chari’a, un
musulman ne doit générer de profit qu’à partir de transactions ou d’activités dans lesquelles il investit et à la condition qu’il
en partage les risques (cette règle fait référence au “principe des 3P” : partage des pertes et des profits). Le partage n’est pas nécessairement égalitaire mais il doit être déterminé selon une clé de répartition convenue à l’avance.

Ces principes de la finance islamique servent de base, puisque les chari’a boards analysent de manière exhaustives tous les aspects d’une opération.